Le président de l’association Veille Economique, l’économiste Thomas Dodji Koumou dresse une analyse de la situation à travers les lignes qui suivent. Lisez plutôt !
Le 19 août est-il la cause des problèmes économiques actuels du Togo ou ont-ils une source exante ?
Bonjour à tous,
COLLECTIF BUDGETAIRE 2017 & 2018 (Impact de la dette)
Avant de rentrer dans le vif du sujet avec la prochaine conférence que Veille Economique projette d’organiser sur l’économie togolaise (en temps opportun), je souhaite vous informer sur la situation économique du pays à travers le prisme du budget national de 2018, présenté par les gouvernants à l’Assemblée Nationale et qui a fait l’objet d’un vote en décembre 2017. Soulignons qu’il y a quelques jours, ce budget a fait l’objet d’un collectif budgétaire pour un montant de moins de 1% du budget total. Nous reviendrons plus tard sur cet évènement.
Nos principales références : (sources : Budgets nationaux 2015-2018, www.togoreforme.com ; rapports du FMI : N°08/370 de décembre 2008, N° 15/309 de novembre 2015, N° 17/127 de mai 2017, N° 17/122 de décembre 2017 ; rapports sur la zone franc, Togo 2005-2016 de la Banque de France) ; rapport de Global Financial Integrity (GFI), illicitfinancialflows to and fromdeveloping countries (2013-2015), rapports ITIE Togo 2010-2015.
Nous avons noté deux particularités au niveau du budget 2018. La première, est relative à une nouvelle modification de terminologie, avec l’introduction d’une nouvelle ligne de dépense intitulée “Dépenses en atténuation de recettes”. En 2017, c’est le terme “recettes extraordinaires” qui a disparu au profit de “ressources de trésorerie”. J’avoue que j’apprends tout le temps avec son excellence le Ministre de l’économie monsieur YAYA en matière de finance publique. La seconde particularité, est relative aux différents montants du total du budget ; 1 218,92 milliards de FCFA, 1 403,73 milliards de FCFA et 1 318,55 milliards de FCFA, respectivement pour les prévisions 2017, le collectif budgétaire 2017 et les prévisions de 2018. L’étrange situation, réside à priori dans le fait, qu’on ne peut pas opérer un collectif budgétaire en hausse de 184,81 milliards FCFA, et voter un budget en baisse (-6,07%). A moins que, ce collectif budgétaire en terme de recettes, soit assis sur de la dette. Car, si le collectif budgétaire résultait d’une augmentation de nos ressources propres (recettes fiscales + recettes non fiscales), le budget 2018 serait, au pire des cas, équivalent à 1403 milliards de FCFA. Observons tout ceci de très près.
L’écart du collectif budgétaire est de 184,81 milliards de FCFA (1403,73 – 1 218,92). Les plus fortes hausses observées au niveau des recettes se situent sur deux lignes essentielles. Celle des “Emprunts”, où le montant est passé de 156,89 milliards de FCFA (prévisions 2017) à 266,73 milliards de FCFA (collectif 2017), soit un écart de +109,84 milliards de FCFA. La ligne des “Emprunts obligataires”, a vu son allocation passée de 127,30 milliards de FCFA (prévisions 2017) à 202,82 milliards de FCFA (collectif 2017), soit un écart de +75,52 milliards de FCFA. La somme des écarts de ces deux lignes représente, 185,36 milliards de FCFA. Étrange n’est-ce-pas ? On a l’impression que c’est l’équivalent de l’écart du collectif budgétaire ! Il faut préciser, que les autres lignes au niveau des recettes, ne connaissent pas de modifications significatives. La question qu’il faut maintenant se poser, est celle-ci : A quels postes de dépense, les 185,36 milliards de dettes supplémentaires (≈ 184,81 milliards du collectif budgétaire), ont été affectés ?
A suivre …….
Puisse la Divine providence veiller sur nous et marcher à nos côtés.
Thomas Dodji Nettey KOUMOU
Veille Economique