Le Togo entre dans une nouvelle phase de son histoire institutionnelle. En ce 3 mai 2025, une journée chargée de symboles, Faure Gnassingbé a été investi à la tête du Conseil des ministres, devenant ainsi l’homme fort d’un régime profondément remanié.
Quelques jours après la démission de la cheffe du gouvernement, Victoire Tomégah-Dogbé, les contours du nouvel exécutif se précisent. C’est désormais au président du Conseil que reviendra la responsabilité de diriger l’action gouvernementale, rôle jadis assumé par le Premier ministre. Ce glissement du centre de gravité du pouvoir est l’un des piliers de la Vᵉ République, récemment instaurée.
Fort d’une majorité écrasante au Parlement, Faure Gnassingbé a été élu à cette fonction par 108 voix sur 113. Sa désignation, largement attendue, officialise une transition institutionnelle entamée depuis plusieurs mois. Dans la foulée, il a prêté serment devant la Cour constitutionnelle, promettant loyauté à la Constitution et engagement pour la paix, l’unité et la défense de la patrie.
Mais derrière les symboles et les formules rituelles se cache un véritable bouleversement du système politique. Dans cette nouvelle configuration, le futur président de la République n’aura qu’un rôle représentatif, tandis que le président du Conseil devient le véritable chef d’orchestre du pays.
Le Togo tourne ainsi une page de son histoire politique. Une page écrite par les urnes, consolidée par les institutions, et désormais incarnée par un homme dont l’ombre plane depuis deux décennies sur la vie politique nationale. L’avenir dira si cette refondation ouvrira la voie à un fonctionnement plus équilibré, ou si elle consacrera simplement une nouvelle forme de centralisation du pouvoir.